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La Passion de Chantaaaal

La Passion de Chantaaaal est le seul-en-scène d’une dragqueen. Aux frontières du théâtre, du cabaret et du stand up, c’est aussi un spectacle musical.

Chantaaaal, c’est bien plus qu’un personnage drag queen. Le drag est certes une moyen d’expression qui, comme pour l’univers burlesque, est teinté d’exagération ou d’absurde mais c’est aussi et tellement, une grande sensibilité. Une émotion vive qui permet un regard parfois drôle, doux et naïf sur des sujets sociétaux douloureux et qui posent questions encore aujourd’hui.

Depuis sa petite maison du Sud Ouest, Chantaaaal se confie.

Enfin, pas vraiment. Elle raconte ses nombreuses anecdotes qui brossent le portrait de sa vie de province calme et joyeuse, rythmée par le programme télé et les brocantes avec ses copines.

Une seule ombre au tableau, elle ne supporte plus son célibat à rallonge, la solitude la ronge. Une solitude ou en tout cas des doutes qui peuvent bousculer quand on n’empreinte pas le chemin tout tracé de la « norme » de notre société.


À travers ce récit, on tente de répondre aux questions souvent nocturnes qui tiennent éveillé·es les « marginaux.ales » : Peut-on s’épanouir hors du couple, de la vie de famille classique ? Peut-on trouver un équilibre quand on ne répond pas à la norme attendue ? Peut-on se suffire pour être heureux ? C’est en se tournant vers l’Église que Chantaaaal essaiera d’y répondre. Plus qu’un tournant, c’est un tournoiement que ce personnage haut en couleur réalisera.

Après un voyage à Lourdes et une révélation, c’est au Pape François 1er qu’elle déclarera tout son amour. Une demande en mariage grandiose et musicale comme elle seule en a le secret qui l’emmènera de l’intimité de son petit salon vers le Vatican, un voyage initiatique.

C’est un engagement assurément risqué mais pour moi nécessaire de rapprocher le thème religieux et celui de l’homosexualité, diamétralement opposés.

La société judéo-chrétienne est chargée de références dans lesquelles le monde occidental baigne. Des apparats pouvant parfois rappeler l’art du drag : parures, costumes, robes… Un imagé très riche, une grandiosité suscitant la fascination collective qui pourtant reste encore interdite à certain·es. Pourquoi, issu de la communauté Queer, il nous serait interdit de glorifier une idole accessible au reste du monde ?

Ce rejet catégorique est encore violent, cruel aujourd’hui et l’image christique subversive que renvoie ce spectacle est pour moi moins qu’une revanche, une tentative de réconciliation.

Un des outils primordial, pour parvenir à ne pas blesser ou provoquer certaines personnes, est une des caractéristiques de Chantaaaal : la naïveté. Chantaaaaal est finalement une personne comme une autre qui, avec une immense sensibilité et beaucoup d’humour bouscule l’ordre établi.

Sans discours moralisateur, la volonté n’est pas de choquer ou d’offenser mais de rassembler avec une certaine légèreté et une naïveté que permet et induit le personnage. Un appel à plus de tolérance. Trait qui tend à disparaître dans le contexte socio-politique actuel.


Actuellement, les tensions sont de plus en plus présentes et les réactions des extrêmes politiques et religieux, de plus en plus violentes. Beaucoup d’artistes abordant ces thèmes ont reçu des menaces et des annulations s’en sont suivies (une soirée «la messe» avec une drag queen, un concert de Bilal Hassani dans une église désacralisée, Eddy De Pretto…)

Aujourd’hui les drag queens occupent l’espace public, médiatique et culturel. Jamais une représentation aussi forte de l’art du drag n’aura été aussi présente ! Nous ne pouvons que nous en réjouir car le drag est politique dans son essence et cette visibilité est extrêmement nécessaire. En réponse à cette visibilité, les détracteurs sont virulents, menaçants et se font beaucoup entendre. Nous vivons dans une sorte de dichotomie liée à notre simple existence.

Les craintes pour mon intégrité physique sont réelles mais me rappellent que ce travail est d’autant plus nécessaire.

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